(Same article again in text form) Les vainqueurs de la guerre anti-Daesh
Deux groupes américains, Lockheed Martin et Raytheon, augmentent fortement leur production de munitions pour reconstituer les « stocks de guerre » des Etats-Unis et de leurs alliés. Les avions de 1TJS Air Force et ceux des pays membres de la coalition doivent en effet pouvoir emporter sous leurs ailes suffisamment de bombes classiques (250, 500 ou 1 000 kilos pièce) et de missiles pour pilonner les positions de Daech et ses arsenaux.
A 100 000 dollars le missile guidé par laser, on comprend l'intérêt des industriels américains pour cette guerre. Le groupe Boeing, par exemple, prévoit d'ouvrir, dans l'une de ses usines du Missouri, une nouvelle unité de fabrication de « kits », afin d'en doubler la production journalière. Il s'agit de kits de guidage (équipement GPS, laser de précision, liaisons satellitaires, etc.), ces merveilles de technologie qui accompagnent bombes et missiles jusqu'à l'impact au sol.
Un détail : les industriels qui conçoivent ces armes guidées avec précision (sauf dommages collatéraux...) les ont baptisées "smart bombs", bombes intelligentes et non pas élégantes, comme on aurait pu le penser en lisant « smart ». L'industrie américaine fournit l'essentiel de ces armements nécessaires pour mener cette guerre antiterroriste par voie aérienne, selon les vœux de la Maison-Blanche et du Pentagone. A partager pour moitié, dit-on, entre les bombardiers de TUS Air Force et ceux de la coalition.
Jalousies d'Européens
Les concurrents européens de ces groupes américains enragent d'être exclus de cette chasse au djihadiste depuis le ciel. Ce marché juteux n'est pas ouvert à tous, et c'est regrettable, estime un industriel français de l'armement, car cette guerre provoque une consommation effrénée et inédite de bombes et de missiles. Exact, mais tous ces marchands de mort devraient se montrer patients et embaucher. Les bombardements vont se poursuivre, le pacifisme n'est plus à la mode.
La stratégie de la Grande Amérique pour tenter d'« éradiquer » Daech provoque d'autres réactions critiques. « C'est une guerre et une coalition dirigées par les Etats-Unis, alors... » constate un diplomate français, qui, à l'instar de plusieurs hauts responsables militaires français ou américains - l'ancien chef d'état-major Martin Dempsey, par exemple -. ne croit pas à la "disparition de Daech vue d'avion". Mais personne, à Washington, à Paris ou à Londres, n'a d'autres solutions à proposer ».
Les industriels américains peuvent donc continuer de produire et de s'en réjouir : missiles et bombes vont continuer de pleuvoir sur l'Irak et la Syrie.
• Obama est le champion toutes catégories de
l'emploi des "drones armés". Et aucun chef d'Etat ne lui dispute, bien sûr, ce titre. Ces « drones tueurs », comme les qualifient nombre de professionnels, sont souvent guidés à distance depuis le sol américain, et certains ont l'envergure d'un Boeing 737. Sous la responsabilité du Pentagone ou de la CIA, ces avions sans pilote, dirigés par une station de contrôle, ont pour mission de tuer, sans le feu vert de l'ONU, des chefs terroristes ou présumés tels dans sept Etats. À savoir : Irak, Syrie, Libye, Afghanistan, Pakistan, Yémen et Somalie. Des pays où, chacun peut le constater, la paix est en vue... |